TRIBUNE – La pression internationale s’accentue de plus en plus sur Kinshasa. Le Chef de l’État, Félix Tshisekedi est sous pression depuis les récents soupçons d’un éventuel report des élections prévues en 2023.
D’abord, c’est la Belgique, premier pays à réagir officiellement via sa Vice-première ministre. Sophie Wilmès avait au cours d’une interview en date du 8 février 2021 indiqué que la Belgique conditionnait son soutien pays au pouvoir de Félix Tshisekedi, « au respect de la Constitution, à l’aboutissement des réformes bénéficiant à la population congolaise mais aussi à la préparation adéquate du scrutin de 2023 », on pouvait lire dans un communiqué du ministère belge des Affaires étrangères, après la rencontre entre Sophie Wilmès et Josep Borrell, Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères.
Rencontre consacrée notamment à la situation politique et sécuritaire en RDC et dans la région des Grands Lacs.
La Vice-première ministre belge qui évoqué la question de la présidence de la RDC à l’UA, a indiqué que son pays, « en tant que partenaire traditionnellement proche de la RDC, se réjouit de soutenir ce pays dans l’exercice de ce mandat majeur ».
En suite, c’est l’alerte du Parlement européen. En mars 2021, dans un communiqué rendu public le 16 mars, le Parlement européen a dit tenir, selon sa résolution du 11 mars 2021, au caractère impératif de l’organisation des élections en 2023, en République démocratique du Congo (RDC). « Le Parlement souligne qu’il importe d’organiser un processus électoral crédible en 2023 et de garantir une sécurité durable dans l’est de la République », a indiqué le communiqué.
Cette résolution sur laquelle se base ce communiqué, rappelle-t-on, avait principalement statué sur le meurtre, en février dernier, de l’ambassadeur italien en RDC, Luca Attanasio, son garde du corps et un chauffeur du Programme alimentaire mondial, dans une attaque dans l’est du pays, ainsi que la situation sécuritaire dans toute cette partie de la RDC.
La problématique sur le délai des élections attendues en 2023, a été soulevée au lendemain du communiqué des évêques qui, dans leur message du 1er mars, s’étaient montrés intransigeants à un éventuel glissement. Alors qu’une certaine opinion, qui s’appuie sur les déclarations des proches de Félix-Antoine Tshisekedi, accuse le pouvoir en place de vouloir « glisser ».
En date du 26 mars, l’ambassadeur des États-Unis en RDC avait échangé avec le président de l’Assemblée Nationale, à Kinshasa. Mike Hammer et Christophe Mboso avait discuté essentiellement sur le prochain cycle électoral. D’après l’ambassadeur américain, « il est important d’assurer qu’il y aura élection en 2023 comme prévoit la Constitution de la RDC », a indiqué Mike Hammer, l’ambassadeur des États-Unis en RDC au sortir de la réunion avec le président de l’Assemblée Nationale, Christophe Mboso Kodia Pwanga.
Mike Hammer avait même précisé qu’il est essentiel pour l’actuel pouvoir d’organiser les élections de 2023 question de « montrer au peuple congolais qu’il y a un vrai changement et que le régime du glissement est mort ».
Il y a enfin, la conversation téléphonique entre le Chef de l’État, Félix Tshisekedi et la Vice-présidente des États-Unis d’Amérique, Kamala Harris. C’était Le 26 février 2021.
La vice-présidente avait souligné les préoccupations importantes des États-Unis en ce qui concerne des informations faisant état de graves violations des droits de l’homme et d’une aggravation de la crise humanitaire dans la région du Tigré en Éthiopie. Ils ont convenu de collaborer pour réduire les conflits, favoriser le dialogue et assurer la paix dans l’est de la RDC et dans la région.
Mais malgré toutes ces pressions, il y a encore de congolais qui soutiennent l’idée du recensement comme préalable avant l’organisation des élections. À l’opposition on reste catégorique. Pas de dérogation, l’actuel régime doit organiser les élections, le recensement ne doit être une raison pour « glisser ».
En tout cas, à l’allure où vont les choses, l’année de 2023 promet d’être très mouvementée.
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