Elections 2023 : Martin Fayulu ne serait-il pas l’artisan du glissement ? ( TRIBUNE)

Elections 2023 : Martin Fayulu ne serait-il pas l’artisan du glissement ? ( TRIBUNE)

C’est la question que nombre d’observateurs devaient normalement se poser. Martin Fayulu ne serait-il pas entrain de travailler pour le report des élections de 2023 ?

D’abord, il ne reconnait pas la légitimité du pouvoir actuel. Le candidat malheureux à la dernière présidentielle s’oppose à toutes les actions de son ancien collaborateur, Félix Tshisekedi, aujourd’hui président de la République.

Celui qui se considère président élu ne cesse de clamer haut et fort que son élection lui a été volé par le fils de l’opposant historique, Étienne Tshisekedi. Martin Fayulu avait même en complicité avec l’autre opposant, Adolphe Muzito menacé de tout faire pour que le mandat de son adversaire politique échoue. Leur démarche, semer le chaos dans le pays à travers de marches de protestations, question de faire fuir les investisseurs.

Cependant, entre dire et faire, l’écart est de taille. Le farouche opposant propose un plan de sortie de « crise ». Le président du parti politique Ecidé schématise même le mode du règlement du litige entre lui et Félix Tshisekedi. Dans son canevas, il évoque le dialogue, une tripartite entre lui Martin Fayulu, Félix Tshisekedi et l’ex président Joseph Kabila. Mais quel serait l’issue de cette rencontre si pas le partage du pouvoir ? Tout en oubliant que son adversaire pourrait exploiter ce plan de sortie à chaque moment qu’il se sentirait coincé. Aujourd’hui, Félix Tshisekedi peut accéder favorablement aux avances de son ami Fayulu et lui accordé une portion du pouvoir pour qu’ensemble, ils retardent les prochains scrutins.

Mais l’homme de la vérité des urnes ne s’arrête pas là. Il a ensuite, appelé aux réformes électorales au moment où la gestion de recensement divise en amont la classe politique. Martin Fayulu Madidi plaide pour la dépolarisation de la CENI. Il propose à cet effet que la Commission électorale nationale indépendante soit confiée à la société civile, dont les confessions religieuses, les mouvements des femmes, les mouvements citoyens et de Droits de l’homme. Entre-temps, il s’oppose au recensement, ne sachant pas que même les réformes voulues de la CENI conduiraient à un retard de la prochaine présidentielle. Martin Fayulu ignore même que le temps de réformes est déjà révolu d’autant plus que l’organisation de prochaines élections connait un retard de 19 mois, d’après Gérôme Bonso, expert en question électorale. Cette hypothèse ne trouble pas celui qui se proclame le Soldat du peuple. Mais est-ce qu’encore opportun à ce stade de demander les réformes ?

Enfin, Martin Fayulu dit être pour les élections. Oublie-t-il donc le plan pour la sortie de crise ? Qui va cependant organiser ces élections ? Est-ce les institutions qu’il ne cesse de qualifier d’illégitimes ou la communauté internationale ? Est-il prêt d’aller aux élections ? A-t-il suffisamment de moyens pour battre campagne à travers le pays comme en 2018 avec l’aide de Moïse Katumbi et Jean Pierre Bemba ? En tout cas, seuls les initiés comprendront que Martin Fayulu travaille pour autre chose que les élections en 2023.

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